Du 13 avril au 31 mai 2023
L’exposition « Mondes brisés et en transformation » présente une série de sculptures et de dessins qui explorent l’impact de l’humain sur le monde en fusionnant des anatomies et des paysages en des formes sculpturales uniques. Les oeuvres fournissent de nouvelles et fantastiques visualisations de l’écoanxiété et spéculent sur des possibilités au-delà de l’effondrement planétaire. Elles décrivent des cycles effrénés de consommation humaine et le préjudice qui en résulte à la fois pour l’être humain et pour le monde qui l’entoure.
La mécanique du consumérisme est le thème moteur de ce travail, avec un accent particulier mis sur les excès du développement industriel et ses implications dans l’épuisement des terres et le changement climatique. Ces thèmes se retrouvent sur les surfaces de sculptures représentant des effondrements physiques et psychologiques. Les sculptures et les dessins représentent chaque étape de l’impact de la main mise de l’Homme sur son milieu naturel : des incarnations littérales d’environnements menacés. Dans la sculpture Excavator, la tête d’un personnage est une pelle mécanique creusant son propre corps, exprimant visuellement la manière dont la destruction du monde naturel peut être assimilée à de l’automutilation. Dans Seeing and Having, des files de véhicules de transport partent d’yeux géants vers une bouche, symbolisant l’énergie dépensée pour répondre aux achats compulsifs faits en ligne d’un simple clic.
Incarnations littérales
d’environnements menacés
Dans Flight Path, une sculpture incarne
les récents incendies causés par le réchauffement climatique en Amérique du Nord et dans le monde. Diverses espèces animales fuient le feu, courant le long des bras de la sculpture qui aboutissent à des installations humaines plutôt qu’à un habitat naturel. Des véhicules et des animaux miniatures sont obligés de s’engager sur ces voies qui mènent souvent à des impasses, soulignant la nature précaire et l’avenir sombre que produisent ces pratiques.
Le titre « Mondes brisés et en transformation » est dualiste. Il parle de modèles qui semblent destinés à se terminer en ruine, mais imagine également la potentialité de rompre avec eux. Une dernière sculpture de l’exposition présente un paysage montagneux fatigué, agitant avec lassitude un signe de protestation, message d’un monde assiégé qui ne peut plus nous soutenir.
Le soin apporté à la fabrication et au dessin de ces oeuvres et à leurs détails miniatures s’oppose aux thèmes de l’exposition : fast-food, production hyperactive et livraison à la demande. Minutieusement sculptées dans du bois, puis peintes, elles représentent des heures de réflexion sur ce que signifie être un consommateur actif dans ce monde et sur les moyens de lutter et d’imaginer des modèles nouveaux. La nature d’autodérision de l’oeuvre adoucit cette paranoïa dystopique avec humour et imagination, et tente d’ouvrir de nouvelles façons de pensée distantes de nous-mêmes et de la situation critique dans laquelle le monde est plongé.